mardi 31 mai 2016

La mort de la mort. Lettre de mai 2016. Numéro 86.

C'est un malheur qu'il y a trop peu d'intervalle entre le temps où l'on est trop jeune et le temps où l'on est trop vieux. Montesquieu (1689 - 1755), Mes Pensées.




Thème du mois:
De l'individu connecté au "grand tout". Aux confins de l'immortalité?




Par-delà les perspectives à court et moyen terme généralement abordées dans cette lettre, il est intéressant de s'aventurer parfois vers un futur plus lointain, plus hypothétique. Le concept du transfert de la conscience vers un support informatique a été abordé dans une lettre de 2012. Ici, ce sont les connections virtuelles et informatiques entre humains qui sont envisagées.


Précision préalable: ce qui est décrit ci-dessous est incertain. Les changements imaginés ne sont pas nécessairement souhaités par ceux pour qui une vie beaucoup plus longue en bonne santé est importante. A court et à moyen terme, le plus important pour les milliards de femmes et d'hommes qui avancent en âge, n'est pas de savoir s'ils pourront un jour être télépathes parfaits, transférer leur conscience ou se fondre dans une entité collective, l'important, pour demain et après-demain, c'est de ralentir voire interrompre le processus de sénescence qui provoque environ un million de décès par semaine.


Cependant les perspectives plus lointaines, plus fascinantes, plus vertigineuses sont abordées abondamment dans la science-fiction ainsi que par des philosophes et par des transhumanistes. Les lignes qui suivent permettront un bref tour d'horizon de ces perspectives qui peuvent tout à la fois nous faire rêver et nous effrayer.


Voici donc une approche de ces idées et concepts d'hier, d'aujourd'hui et d'après-demain.


La passé du futur lointain. Cosmisme et noosphère.


Au 19ème et au 20ème siècle, deux personnages importants se sont exprimés à la rencontre du religieux, du souhait d'immortalité et de la fusion des êtres.


Nikolaï Fiodorov (1829 - 1903) était un philosophe russe qui désirait non seulement permettre aux êtres humains vivants de ne plus mourir mais il imaginait également ressusciter les hommes du passé par des moyens scientifiques. L'ensemble des êtres humains pourrait un jour se rassembler, former un ensemble. L'école de pensée dont Fiodorov fut le principal représentant était le cosmisme russe.


Teilhard de Chardin (1888 - 1955) était un prêtre jésuite français qui avait des idées philosophiques et scientifiques très différentes des doctrines chrétiennes traditionnelles. Il imaginait notamment, dans un futur indéterminé, la fusion des consciences humaines en une entité qu'il appelait la noosphère, une "pellicule de pensée enveloppant la Terre, formée des communications humaines". Cette noosphère pourrait elle-même être douée de conscience


Le présent du futur lointain


C'est une banalité de dire que nous vivons dans un monde où les citoyens sont de plus en plus connectés.  Ces connections sont de moins en moins des liaisons physiques. Si nous considérons nos mobiles comme étant déjà des extensions de notre corps, alors nous faisons déjà de plus en plus partie d'une communauté virtuelle.   


Des liaisons directes entre le cerveau et des objets informatiques sont déjà réalisables et réalisées. Cela comprend des liaisons non invasives sans contact direct et cela rend possible, par l'intermédiaire de ces objets, des liaisons "télépathiques" d'un individu à un autre. Cependant, les processus permettant ces échanges sont encore lents et exigent un apprentissage. Actuellement, ils ne présentent un intérêt dans la vie quotidienne que pour des personnes handicapées ou pour des applications ludiques.


Le futur lointain


Les neurones pourraient un jour être complétés par des équivalents informatiques intégrés dans notre corps. Les informations aujourd'hui contenues dans les neurones pourraient être copiées ou déplacés vers ces supports non biologiques. Les êtres humains deviendraient alors des cyborgs qui pourraient s'interconnecter.


Les liens pourraient devenir tellement étroits que la personnalité pourrait subsister une fois l'enveloppe charnelle disparue ou, au contraire, que l'individualité pourrait disparaître alors même que l'enveloppe charnelle persiste.


A partir de là, d'innombrables futurs totalement étrangers peuvent être imaginés. Résumons deux hypothèses extrêmes, une totalement négative, une totalement positive.


Un futur lointain connecté et dystopique


Les femmes et les hommes sont tous reliés virtuellement les uns aux autres. Les pensées, les idées, les informations franchissent les enveloppes corporelles. Malheureusement, il n'est plus possible à l'immense majorité d'empêcher ces transferts. La liberté de pensée indépendante a été annihilée sauf pour une infime minorité qui est la seule à pouvoir à loisir soit s'isoler, soit se nourrir des sensations et des souffrances des autres.


La police de la pensée est devenue réalité à un point tel que les univers les plus dictatoriaux apparaîtraient comme un soulagement à ceux qui peuplent cet océan de douleurs. L'existence ici est pire que la mort. Avec ce qui leur reste de raison, les femmes et les hommes préféreraient donc mourir, mais se suicider n'est plus possible. Hier, il n'y avait pas de réel droit à la vie, parce que tout le monde mourait après au maximum un peu plus d'un siècle. Aujourd'hui, il n'y a plus de droit à la vie, il y a obligation de vivre et d'être esclave.


Au départ, le but sincère des créateurs de ce monde était d'empêcher la violence, d'assurer la surveillance et de faciliter les contacts. Le chemin de l'enfer a donc bien été pavé de bonnes intentions. C'est la maxime "Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument" qui s'est accomplie au-delà de toute imagination. C'est illustré par des plaisirs sadiques toujours plus abjects de quelques-uns et des souffrances toujours plus inconcevables pour des milliards.


Un futur connecté lointain et utopique


Les êtres humains ont appris à s'entendre, se respecter et se comprendre. Chacun peut ressentir les joies et les sentiments des autres, mais ne le fait que pour entretenir l'harmonie. L'humanité est unie pour le meilleur et pour le pire, mais en s'unissant elle réalise le meilleur. Il n'y a plus d'isolement que pour des expériences artistiques et scientifiques qui ensuite enrichissent la communauté. Les mots et les images du début du 21e siècle ne suffisent pas à exprimer la plénitude de tous et de chacun. Les progrès technologiques ont supprimé la douleur et le vieillissement non souhaités.


En cas d'accident, les corps peuvent être reconstitués avec tant de précision que la copie est indistinguable de l'original. La douleur et la violence infligées aux autres ne sont pas seulement inacceptables, elle sont devenues impensables, psychologiquement impossibles. En quelque sorte, des concepts comme le nirvana ou le paradis sur terre sont devenus réalité avec deux différences majeures:
  • C'est l'humanité qui a créé ce futur et point un Dieu
  • Il n'y a pas d'enfer, pas de châtiment, pas de passage par la mort


Et, pour reprendre Nino Ferrer dans "Le Sud" Et le temps dure longtemps. Et la vie sûrement. Plus d'un million d'années. Et toujours en été.
Un futur envisageable?


Depuis des millénaires, des récits explorent un futur paradisiaque ou, plus souvent, infernal. A ce jour, les pessimistes ont eu globalement tort, mais imaginer le pire est un des moyens de diminuer les risques qu'il devienne réalité.


Les avancées informatiques nous donnent une vision nouvelle, un peu plus envisageable, de ce futur lointain. Il se pourrait cependant que la vision de la communauté liée par des applications informatiques soit une métaphore qui s'avèrera incorrecte et inutilisable lorsque nous aurons acquis plus de connaissances du cerveau. Rappelons, pour signaler la difficulté de la compréhension neurologique qu'à ce jour, nous ne savons toujours pas comment une information est stockée dans notre système nerveux.


Il se pourrait donc que ce futur intimement connecté reste à jamais un rêve ou un cauchemar:
  • parce que les connaissances dans ces domaines ne progressent plus ou régressent;
  • ou parce que nous aurons décidé de ne pas explorer ces possibilités.


Qui vivra verra.


Les bonnes nouvelle du mois.
Vie plus longue des humains et des canidés.


Cinq années de vie en plus en 15 ans pour les citoyens du monde


L'Organisation Mondiale de la Santé a fait savoir que "l'’espérance de vie a progressé de manière spectaculaire depuis 2000". Il s'agit d'une augmentation de cinq années depuis le début du 21ème siècle. L'OMS ajoute que les inégalités sanitaires persistent. Cependant, il faut noter que, globalement, les différences de durée de vie entre citoyens de pays pauvres et citoyens de pays riches s'amenuisent.


La longévité, est-ce que cela n'est vraiment pas fait pour les chiens?


La rapamycine est un médicament qui, outre des effets dans la lutte contre certains cancers,  semble efficace pour allonger la durée de vie de mammifères. Après des tests sur des souris, ce sont maintenant des chiens domestiques qui, à titre expérimental, vont recevoir cette substance. C'est l'université de Washington, à Seattle (Etats-Unis) qui mène le "Dog  Aging Project" avec des chiens de 6 ans au moins.  L'objectif déclaré est de permettre au "meilleur ami de l'homme" d'accompagner sa famille d'adoption en bonne santé durant 2 à 5 ans de plus.

La presse s'est assez abondamment et positivement fait l'écho de cette expérience. D'ailleurs, de manière générale, la presse s'exprime de plus en plus positivement en faveur des recherches pour une vie en bonne santé beaucoup plus longue, voire un jour sans limite. Il serait souhaitable de favoriser des recherches thérapeutiques similaires sur des femmes et des hommes âgés informés et volontaires pour faire progresser les connaissances en matière de santé.


Pour en savoir plus:


Source de l'image: Push and Pull de Sol Kjok Push

lundi 2 mai 2016

La mort de la mort. Lettre d'avril 2016. Numéro 85.

(En) quoi serait-il immoral de souhaiter de telles améliorations pour soi et pour ses enfants à partir du moment où le consensus contre la vieillesse et la mort est à peu près aussi large et universel que le consensus contre les maladies ? Luc Ferry, ancien ministre français de l'éducation. La révolution transhumaniste. 2016 (page 124).



Thème du mois: Les données statistiques et la longévité




Cette lettre aurait pu porter le titre "Big data et longévité”. Bien que le terme de "big data" soient d'usage récent, les statistiques médicales sont utilisées depuis des siècles pour aider à lutter contre la maladie, l'avènement de l'informatique ne facilitant que le traitement des données.


En matière de calcul d'espérance de vie, les statistiques sont innombrables. Il y a:
  • Les données qui ne sont pas directement liées à l'état de santé: sexe, origine sociale, comportements alimentaires, niveau d'éducation, niveau social, ...
  • L'incidence des maladies et affections: durée de vie selon le type de cancer, après un accident cardio-vasculaire, pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer,...
  • L'effet des thérapies sur les durées de vie: durée de (sur)vie avec ou sans chimiothérapie après certains cancers, selon le lieu de l'hospitalisation, selon le type de médicament, ...


La puissance de l'informatique permet de rassembler, recouper et croiser ces données avec une précision et une rapidité jamais atteintes. Ainsi, pour prendre un exemple a priori fictif, si une substance anticancéreuse est plus efficace sur les femmes végétariennes atteintes d'un cancer du poumon que sur les autres personnes, cela devrait être détecté très facilement en analysant les données, même si personne ne s'était posé la question auparavant pour autant que les données concernées soient enregistrées. Les applications logicielles détecteront ce qui est significatif.


Cependant, même avec des données parfaites, détecter une corrélation n'est pas détecter une causalité. Par exemple, les statistiques montrent une corrélation entre la pratique sportive et la longévité mais pas pour autant de lien de cause à effet. Si l'exercice physique modéré est certainement nécessaire pour rester en bonne santé, faire du sport plus assidûment ne l'est pas nécessairement. Il se peut que les personnes en mauvaise santé fassent moins de sport parce que c'est plus difficile pour elles. Il se peut donc que les personnes qui font moins de sport meurent plus rapidement à cause de leurs problèmes de santé et non parce qu'elles font moins de sport.


Par ailleurs, détecter une causalité ne donne pas nécessairement de piste de solution. Le processus de vieillissement comprend de nombreux effets physiologiques y inclus des effets banals par exemple les cheveux blancs. La composition de notre corps se modifie, mais dans de nombreux cas, rétablir l'état de "jeunesse" d'un élément donné sera sans intérêt car l'élément modifié n'a en lui-même pas d'effet néfaste. Ainsi, parvenir à ce que les cheveux ne changent pas de couleur n'a probablement guère de conséquence positive alors qu'augmenter la capacité pulmonaire qui diminue avec l'âge en aura très probablement.


Par ailleurs, actuellement, les études statistiques se basent sur des éléments recueillis de manière imparfaite et avec des biais possibles. Ainsi, le calcul de la durée mesurée de (sur)vie d'une personne atteinte d'un cancer se mesure à partir de la date de sa détection. Mais le moment de cette détection variera selon le moment du contrôle. Toutes choses étant égales par ailleurs, la durée de survie mesurée devrait donc être plus grande là où il y a plus d'examens de prévention simplement parce que le cancer est détecté avant et que donc la durée de vie mesurée après cette détection est plus longue que si la détection avait été faite lorsque la maladie est plus étendue.
Les développements de capteurs de plus en plus précis et de moins en moins encombrants peuvent être très utiles. Ils permettent de mesurer, pour de très nombreux individus, les données vitales. L'utilité en termes de mesures médicales serait encore plus importante si le séquençage génétique des personnes concernées était effectué et si les données de plusieurs sources sont assemblées.


Les législations sont actuellement très restrictives pour l'utilisation des données, particulièrement en Europe.  Pourtant, si les citoyens pouvaient être convaincus qu’elles seront utilisées à bon escient, il est presque certain qu'ils seraient nombreux à souhaiter contribuer aux connaissances en matière de santé.  C'est en effet une manière d'aider qui bénéficie d'abord aux plus faibles et qui ne coûte (presque) rien à l'individu "mesuré".


Ce qui est donc nécessaire, c'est de mettre sur pied des garanties pour que les citoyens sachent que les données recueillies servent uniquement à la personne mesurée elle-même et à la recherche médicale. En d'autres termes, il serait utile:


  • D'inscrire dans la législation l'interdiction aux sociétés d'assurances, aux mutuelles, aux opérateurs médicaux, ... de toute utilisation en dehors des cas cités (en France, c'est déjà globalement le cas)
  • De créer des espaces informatiques protégés où les données sont conservées uniquement pour les usages prévus (des obligations existent à ce sujet)
  • Enfin et, surtout, d'encourager les citoyens à mettre en commun les informations accessibles en insistant sur le fait que le but est de permettre une vie en bonne santé plus longue, non pas (seulement) pour ceux sur qui les données sont mesurées, mais pour la collectivité. Pour paraphraser Kennedy, nous pourrions inciter le citoyen à ne pas se demander ce que ses données médicales peuvent faire pour lui, mais se demander en quoi ses données médicales peuvent être utiles à la collectivité, en commençant par les plus faibles, les malades.


Par ailleurs, pour que cette utilisation de données nouvelles fonctionne bien, il faudrait au moins des garanties techniques généralement pas encore disponibles aujourd'hui dans deux domaines:


  • La fiabilité des mesures. Aujourd'hui, même deux simples applications informatiques de mesure du nombre de pas sur le même smartphone donneront des résultats différents.
  • La représentativité des participants. Idéalement, pour améliorer collectivement la santé, les systèmes de mesure sont à appliquer à tous. Cependant à court terme, et probablement aussi à moyen terme, les inquiétudes sont trop fortes pour que cela puisse être accepté. Il faudra donc tenir compte de cet élément en faisant appel à des volontaires. Il faudra également tenir compte des effets de mesure introduits par ceux qui n'utilisent plus le système. Par exemple, pour un système qui mesure le degré de bien-être, il est plus que probable que les personnes les plus déprimées, comme celles souffrant de maladies neuro-dégénératives, oublient plus facilement d'utiliser leur smartphone. Le système informatique risque donc de ne pas disposer des toutes les données.


À terme, les capteurs pourraient être de plus en plus facilement injectés ou ingérés et l'examen pourrait comporter l'analyse du patrimoine génétique. Ce serait bien plus précis et avec moins de biais. Cela n'est cependant absolument pas envisageable avant que les conditions de la confiance exprimés plus haut soient largement établies. Il se pourrait cependant qu'un groupe de citoyens particulièrement soucieux de la santé collective se porte volontaire pour être mesuré.


Il est utile de citer ici la plus grande limite des "big data" médicaux. Elles pourraient permettre rapidement de déterminer les groupes à risque, de définir les actions préventives les plus efficaces, de comprendre pourquoi certains groupes ont une meilleure santé (pour des raisons génétiques, culturelles ou sociales). Par contre, elles ne suffiraient pas pour permettre des gains considérables de longévité. Pour cela, il faudra également des avancées médicales pour lutter contre les causes du vieillissement qui touchent tous les citoyens avançant en âge, quelle que soit leur situation.




La bonne nouvelle du mois: Conférence internationale pour la longévité en Russie

Des chercheurs et spécialistes de la longévité se sont réunis du 25 au 28 avril à Saint-Pétersbourg en Russie pour une conférence intitulée "Biomedical Innovation for Healthy Longevity" pour échanger des informations et des idées.  Ils ont notamment abordé les questions concernant la prise en compte du vieillissement dans la Classification internationale des maladies effectuée par l'Organisation mondiale de la Santé.



Pour en savoir plus:

dimanche 1 mai 2016

1er mai technoprogressiste pour une vie en bonne santé beaucoup plus longue et un temps de travail beaucoup moins long




  • Pour bien plus de propositions technoprogressistes que ci-dessous, voir le livre "Technoprog"
  • Pour d'autres prises de positions en ligne: technoprog.org


  • Pour discuter de transhumanisme en ligne: transhumanistes.com/forum


  • Pour des réactions: contact@transhumanistes.com


Jusqu'à la première moitié du siècle passé au moins, le désir de progrès technique et le désir d'égalité sociale étaient liés. La gauche rêvait de lendemains qui chantent. Ces lendemains étaient faits de plus d'égalité, de plus de biens et d'un monde plus facile à vivre matériellement et technologiquement.
Une gauche proactive devrait exiger des investissements publics importants pour permettre à tous de vivre mieux et plus longtemps, de travailler moins et de bénéficier d'un environnement plus durable grâce à des progrès technologiques. Aujourd'hui les différences entre espérances de vie au Sud et au Nord s'amenuisent. Mais si les résultats des recherches pour une meilleure santé, plus de robotisation et une vie plus longue ne sont pas publics, les progrès seront d'abord réservés aux plus aisés. L'automatisation pourra créer du chômage là où nous souhaitons la réduction du temps de travail et le revenu de base pour tous.
Chaque centime de financement public utilisé avec succès pour des progrès médicaux contre les maladies liées au vieillissement peut bénéficier un jour à toute personne âgée. C'est l'investissement collectif le plus solidaire imaginable actuellement, un bénéfice potentiel pour des milliards d'êtres humains sans distinction de nationalité, d'origine, de capacité financière,...
Il faut penser globalement pour agir localement et penser à long terme pour agir à court terme. La question n'est plus de savoir si les progressions technologiques vont permettre une vie beaucoup plus longue en bonne santé, mais de réfléchir collectivement aux conséquences, de permettre à tous ceux qui le souhaitent de vivre plus longtemps, de maîtriser les risques et de travailler moins. La science-fiction d'aujourd'hui, rêve ou cauchemar, voire plus probablement rêve et cauchemar, ne sera pas seulement la réalité de nos enfants, c'est aussi la nôtre.