dimanche 17 mai 2009

3.500 logements sociaux bruxellois en 1.750 jours: lettre bimestrielle (numéro 25). Mai 2009. Résultat final de la législature: 96 % ... d'échec.

Les accords gouvernementaux régionaux bruxellois de l'été 2004 prévoyaient la création de 3.500 logements sociaux durant cette législature (et 1500 logements moyens). Il s'agissait là de la mesure sociale la plus ambitieuse du gouvernement "Olivier" bruxellois. Cette mesure était d'autant plus nécessaire que la population bruxelloise s'accroît rapidement ces dernières années.

Il s'agissait aussi d'une mesure que des dizaines de milliers de personnes attendaient (et attendent toujours) avec impatience dans une ville où il peut faire bon vivre lorsque le logement n'est pas un problème, mais où ledit logement engouffre la majorité du budget des plus démunis. Dans cette ville, des milliers de logements publics neufs auraient pu contribuer à stabiliser les loyers.

A trois semaines des élections régionales, le bilan final peut être conclu. Il s'agit d'un échec quasi total. 5.000 logements étaient promis pour cette législature. 211 ont été réellement construits (et 713 autres sont en construction). C'est un échec politique, mais aussi un échec éthique puisqu'aucun partenaire de la majorité Olivier n'a présenté ses excuses aux citoyens. Cynisme ou forme particulière d'humour, la secrétaire d'Etat "compétente", Madame Françoise Dupuis, défilait même ce dimanche 17 mai, toute honte bue, lors d'une manifestation bruxelloise pour le droit au logement.

La prochaine lettre bimensuelle portera un intitulé adapté en fonction des négociations électorales et puis des accords. Faire pire dans ce domaine que durant la législature qui s'achève sera difficile. Mais il y a moyen. Par exemple cela peut être réalisé en prenant des objectifs plus ambitieux pour encore plus se "planter". Comme dit la maxime néerlandophone: Veel beloven en weinig geven, doet de zotten in vreugde leven (beaucoup promettre et donner peu rend les idiots heureux)

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Etat d'avancement de la construction des 5.000 logements (connu au 15 mai 2009):

- 211 : Nombre de logements réellement construits (4 % de l'objectif de départ) (beaucoup de ces logements sont encore inoccupés)
- 924 : Nombre de logements en construction ou construits (18 % de l'objectif de départ)

- 5.000 : Nombre de logements qui devraient être actuellement construits
- 18.000 : Nombre approximatif de personnes qui seraient actuellement logées dans des logements sociaux et moyens si les accords gouvernementaux bruxellois de 2004 étaient appliqués(*)


- Temps écoulé : 58 mois depuis les accords politiques (59 mois depuis le début de la législature)
- Temps restant pour achever la mise à disposition des logements : 3 semaines


(*) Pour les logements sociaux uniquement (sans logements moyens), il s'agit de 3.500 logements et 12.000 personnes.

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Remarques complémentaires :

- Un site
http://www.planlogement.be a été réalisé par le Secrétariat d'Etat bruxellois au Logement et à l'Urbanisme. Vous n'y trouverez (bien sûr) pas les chiffres récapitulatifs produits dans la présente lettre.

- Par "logement social" ci-dessus, il faut entendre "nouveau logement social en région bruxelloise tel que prévu dans les accords bruxellois" (
http://portail.irisnet.be/cmsmedia/fr/2004_acgouv.pdf?uri=43742a96072f96dd010732949354014a). 1.500 logements pour les revenus moyens sont également prévus.

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Si vous communiquez des informations pertinentes, elles seront diffusées dans la prochaine lettre.

Didier Coeurnelle, conseiller communal à Molenbeek-Saint-Jean

samedi 9 mai 2009

La mort de la mort. Numéro 3. Avril 2009.

Nous voulons vivre pour toujours et nous y arriverons (We want to live forever, and we're getting there). Bill Clinton, lorsqu'il était président des Etats-Unis, 8th Annual Millennium Evening, Maison blanche, octobre 1999.

Ceci est le troisième numéro d'une lettre d'actualité mensuelle dont l'objectif est de vous faire connaître les avancées scientifiques vers un monde où l'être humain ne mourra plus de vieillesse. Vos réactions sont les bienvenues.

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Thème du mois: Les précurseurs. Avant le 20ème siècle.
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Il y a près de 4.000 ans, un auteur inconnu écrivait, en langue cunéiforme akkadienne, un des premiers récits de l'histoire de l'humanité "l'épopée de Gilgamesh". Dans ce récit, le héros cherchait sans succès l'immortalité. Il faillit d'ailleurs la découvrir, sous la forme d'une plante qui se trouvait au fond de la mer. Mais le végétal fut mangé par un serpent.

L'idée d'une vie sans vieillissement date donc d'il y à des milliers d'années. Elle est même probablement antérieure à l'écriture. Au début, il s'agissait d'un rêve éveillé ou encore de croyances religieuses. Mais tôt dans l'histoire, les premières recherches à connotation (très) partiellement scientifique furent réalisées. Il s'agissait de découvrir une boisson, un "élixir de vie". Les recherches relatives à la composition furent longues et innombrables. Le mercure, seul métal liquide à la température ambiante, fut l'ingrédient principal de boissons qui étaient en fait des poisons. Il y a 23 siècles, Qin Shihuangdi, le premier empereur chinois, fut un de ceux qui chercha à vaincre la vieillesse. Il mourut à l'âge de 50 ans, probablement notamment suite à l'ingestion de cette substance.

Ces recherches, ces récits, ces croyances illustrent une conviction. Aujourd'hui, nous dirions que les anciens savaient qu'une alimentation adéquate était un facteur de longévité.

En Europe, au moyen-âge, pendant des siècles, les recherches que nous qualifierions aujourd'hui de scientifiques, sont souvent accomplies par les alchimistes. Les connaissances et les croyances astrologiques et religieuses se mêlent. Les deux recherches les plus fondamentales étaient la transmutation des métaux, notamment la transmutation du plomb en or, et le secret de l'immortalité. Ainsi, au 13ème siècle, le philosophe et alchimiste anglais Roger Bacon tente de créer un "or potable" qui permettrait de maintenir l'équilibre incorruptible du corps. Il est à noter que la science contemporaine a vaincu bien des mystères et que notamment la physique nucléaire rend la transmutation possible (mais à un prix gigantesque). Ainsi, vaincre le vieillesse est la dernière grande avancée rêvée à l'aube de la science et impossible à ce jour.

Au Moyen-âge, le vieillissement est connu, mais son inéluctabilité relativement rapide l'est moins. La Bible regorge de personnages qui sont supposés avoir atteint des âges extraordinaires ("bibliques" ou "canoniques" comme nous l'écrivons encore). Beaucoup sont donc convaincus que la vie des temps bibliques pouvait durer des siècles et qu'un comportement sain permettrait de retrouver ces durées bibliques. De plus, l'état civil n'existant pas, bien souvent des vieillards prétendent avoir vécu des siècles et ces affirmations sont peu contestées.

A partir des 17ème et 18ème siècles, les progrès de la biologie et de la médecine s'accélèrent, mais aussi les progrès en matière de recensement. Petit à petit, on s'aperçoit que ceux qui prétendent avoir dépassé largement le siècle ne disent pas la vérité. Dépasser le siècle est un phénomène exceptionnel. Les chercheurs prennent conscience progressivement de la complexité des corps des animaux et des humains et des différences physiologiques entre sujets jeunes et âgés.

C'est donc durant cette période que la conviction de l'inéluctabilité de la vieillesse et de la mort est la plus forte. En dehors des éventuelles convictions religieuses, seul le progrès technique pourra peut-être vaincre la mort. Mais il est encore lointain ce progrès. Certains se mettent à rêver de voir ce futur. Benjamin Franklin, extraordinaire scientifique et un des "pères fondateurs" des Etats-Unis, écrivit en 1773, Je souhaiterais qu'il soit possible d'inventer une période d'embaumement de personnes noyées de telle manière qu'elles puissent être rappelées à la vie" (...) (mais) nous visons dans un siècle insuffisamment avancé et trop proche de l'enfance de la science pour voir un tel art porté à sa perfection durant notre temps. Les vertus conservatrices du froid permettent aussi d'imaginer le froid pour conserver, ce qui deviendra beaucoup plus tard la cryogénisation..

Lorsque le 20ème siècle parait, l'espérance de vie n'a jamais été aussi longue dans l'histoire de l'humanité. Elle est environ de 40 ans! Et si on ne tient pas compte des décès d'enfants, elle est probablement de près de 60 ans. Les progrès concrets et les progrès théoriques pour une vie plus longue au cours des 100 qui vont suivre seront gigantesques. Ils seront abordés dans la prochaine lettre.

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Le conseil pratique pour vivre longtemps: allez vivre dans les Pyrénées!


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Vérité en deçà des Pyrénées, mensonge au-delà. écrivait Pascal. Et bien le secret de la vie la plus longue n'est ni en deçà ni au-delà des Pyrénées, mais au dedans. C'est en effet dans la Principauté d'Andorre que l'espérance de vie est la plus longue à savoir à savoir 86 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes. Si vous n'aimez pas ce petit pays coincé entre la France et l'Espagne, c'est le Japon qui a la deuxième place. Dans les deux cas, c'est la combinaison d'un niveau de vie élevé et d'une alimentation saine qui permet d'atteindre ces sommets, dépassant de quelques années les âges atteint dans les autres pays les plus industrialisés.

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  • Pour en savoir plus: http://sens.org, http://imminst.org, http://heales.org et http://immortalite.org.
  • Pour réagir ou recevoir la lettre d'information: info@heales.org
  • Photo: matériel d'alchimiste (source Flickr)