vendredi 28 septembre 2007

3.500 logements sociaux bruxellois en 1.750 jours: lettre bimestrielle (numéro 15). Septembre 2007.




Au 27 septembre 2007, plus de 3 ans après avoir promis 5.000 logements, le gouvernement bruxellois est enfin parvenu à ce que les premières pierres des premiers logements soient posées. Mais seulement pour 180 logements. Et pendant ce temps-là, la secrétaire d'Etat responsable du dossier manie une forme d'humour très particulier en affirmant que "Le Plan régional du Logement atteint tout doucement son rythme de croisière". Un rythme de croisière "titanesque", peut-être :-) ?

Les accords gouvernementaux régionaux bruxellois de l'été 2004 prévoyaient la création de 3.500 logements sociaux durant cette législature (et 1.500 logements moyens). Il s'agissait là de la mesure sociale la plus ambitieuse du gouvernement "Olivier" bruxellois.

Il s'agissait aussi d'une mesure que des dizaines de milliers de personnes attendaient (et attendent toujours) avec impatience dans une ville où il peut faire bon vivre lorsque le logement n'est pas un problème mais où ledit logement engouffre la majorité du budget des plus démunis. Dans cette ville, des milliers de logements neufs devraient stabiliser des loyers qui grimpent.

Voici pourquoi, cette lettre vous informe tous les 2 mois de l'avancement de ce dossier prioritaire. Malheureusement, le mot "avancement" est à prendre avec philosophie. A ce jour, le plan logement est à plus de 96 % un échec.

------------------------------------------------------
Etat d'avancement de la construction des 5.000 logements (connu au 27 septembre 2007) :

- 0 : Nombre de logements réellement construits (0 % de l'objectif de départ)
- 181 : Nombre de logements en construction (moins de 4 % de l'objectif de départ)

- 3. 200 : Nombre approximatif de logements qui devraient être actuellement construits (au prorata) (*)
- 9. 600 : Nombre approximatif de personnes qui seraient actuellement logées dans des logements sociaux et moyens si les accords gouvernementaux bruxellois de 2004 étaient appliqués (au prorata)( *)

- Temps écoulé : 38 mois depuis les accords politiques (39 mois depuis le début de la législature) - Temps restant pour achever la mise à disposition des logements : 21 mois (19 mois avant le début de la campagne électorale)

(*) Pour les logements sociaux uniquement (sans logements moyens), il s'agit de 2.200 logements et 6.500 personnes.

------------------------------------------------------
Remarques complémentaires:

- Par "logement social" ci-dessus, il faut entendre "nouveau logement social en région bruxelloise tel que prévu dans les accords bruxellois" (portail.irisnet.be/cmsmedia/fr/2004_acgouv.pdf?uri=43742a96072f96dd010732949354014a). 1.500 logements pour les revenus moyens sont également prévus.

- Lors des premiers mois de la législature, il n'était techniquement pas possible d'achever les premières constructions (même si les premières annonces publiques des 5.000 logements étaient en fait bien antérieures aux accords régionaux). Logiquement, il devrait donc y avoir en fait actuellement peu de constructions achevées (moins qu'au prorata) mais beaucoup de constructions débutées (plus qu'au prorata).

- Le 21 octobre 2004, le Soir titrait "600 logements concrétisés dès 2005". Le 16 février 2007, madame Dupuis annonce fièrement dans sa lettre d'information datée du 16 février 2007 "Les 400 premiers logements sortiront bientôt de terre" (Lettre d'information du 16 février 2007). Le 20 juin 2007, madame Dupuis annonce avec conviction "Je continue sans relâche ma recherche d'opportunités pour lancer de nouveaux projets et atteindre l'objectif fixé pour la fin de la législature". Le 14 septembre 2007, dans sa lettre d'information, elle ajoute "plus de 4100 logements au travers de 32 projets (...) sont en gestation".

jeudi 20 septembre 2007

Bonne nouvelle, seuls 27.000 enfants sont morts aujourd'hui !

En 2006, dans le monde, près de 10 millions d'enfants de moins de 5 ans sont morts, soit environ 27.000 par jour. En 1990, ils étaient encore environ 13 millions.

Bien sûr, ce sont encore des millions de morts en trop. Bien sûr, ces chiffres, fournis par l'Unicef, sont à prendre avec précaution parce que calculés selon de complexes projections statistiques. Bien sûr, si les chiffres de la mortalité étaient les mêmes en Europe que dans les Etats pauvres du Sud, il y aurait eu nettement moins d'un million de décès en 2006. Mais il n'empêche, la mort évitée d'un enfant est une bonne nouvelle, la mort évitée de millions d'enfants est une très bonne nouvelle.

Cette actualité positive est passée inaperçue dans la majeure partie de la presse francophone. Pas tellement probablement parce que la presse se nourrit d'abord de mauvaises nouvelles. Un peu parce que "Un mort, c'est un drame, mille morts, c'est une statistique". Mais aussi beaucoup parce que, malgré les grandes déclarations et les beaux discours, la mort d'un enfant dans des conditions souvent atroces nous touche très différemment selon que les jeunes citoyens du monde soient de Sydney, Bruxelles ou d'une campagne anglaise ou de Bornéo, Nairobi ou d'une campagne indienne.

Plus d'information sur les décès d'enfants de moins de 5 ans: http://www.unicef.org/french/childsurvival/index_40850.html