L'éthique de l'envoi d'un cargo humain (pour un voyage interplanétaire durant des décennies) devrait être examinée attentivement. Sauf si nous pouvions allonger la durée de la vie humaine pour la rendre suffisamment longue pour entreprendre un tel voyage. Et je pense que c'est ce que nous finirons par faire. "Into The Universe With Stephen Hawking - The Story Of Everything" (traduction)
Une vie humaine naturellement extrêmement courte: les victimes de la progéria et d'autres maladies accélérant le vieillissement
Une vie humaine "normale" dure actuellement dans les pays de l'Union européenne environ 75 ans. Dans le monde, la durée "normale" est de 65 ans. Et au Nord comme au Sud, cette durée augmente au rythme d'un trimestre chaque année.
Mais de temps à autre, les hasards de la génétique ont des conséquences dramatiques pour certains citoyens en provoquant un vieillissement fortement accéléré et une mort prématurée.
Plusieurs affections sont connues. La maladie de sénescence accélérée la plus dramatique est la progéria.
Cette maladie (également appelée Syndrome de Hutchinson-Gilford) provoque presque toujours la mort avant l'âge adulte. Ceux qui en sont atteints resteront sans descendants directs. C'est une des raisons qui en font une maladie extrêmement rare, ne touchant que quelques centaines d'enfants de par le monde.
Les autres maladies qui provoquent un décès prématuré ne provoquent généralement le décès qu'à l'âge adulte.
Le syndrome de Werner est une forme d'accélération du vieillissement qui débute souvent entre 10 ou 20 ans. Les individus atteints ont une forte prédisposition au cancer et à l’infarctus du myocarde et meurent généralement avant 50 ans.
La maladie de Huntington (ou chorée de Huntington) provoque une dégénérescence neuronale qui commence vers 40 ou 50 ans et se termine par le décès une vingtaine d'années environ après les premiers signes visibles de la maladie. En Europe, environ une personne sur 10.000 est atteinte.
Pour les maladies provoquant un vieillissement rapide moins grave que la progéria, les malades pourront transmettre la maladie à leurs enfants. Ce qu'ils faisaient d'ailleurs jusqu'à un passé récent - et ce qu'ils font encore parfois - sans même avoir conscience qu'ils transmettent une maladie redoutable.
Les parents potentiels ont-ils le droit d'avoir des enfants porteurs de ces maladies? A ceux qui seraient tentés de répondre par la négative, il convient de faire quelques remarques à ce sujet. Au jour d'aujourd'hui, comme le disait un humoriste à l'humour acide, la mort de vieillissement, n'est rien d'autre qu'une maladie transmissible sexuellement, mortelle à 100 %. En l'état actuel avoir un enfant, c'est donc toujours le condamner à mort à moyen, long, très long ou extrêmement long terme. Est-ce immoral si l'enfant atteindra entre 40 et 60 ans mais pas s'il atteindra entre 70 et 90 ans?
C'est probablement l'éthique implicite majoritaire aujourd’hui. Permettre une vie courte est immoral, permettre une vie "normale" est moral. Et peut-être que la morale majoritaire de demain, sera de considérer comme immoral le fait de mettre au monde des enfants dont l'espérance de vie est de moins de 100 ans.
Livrons-nous à une expérience de pensée. Imaginons un monde différent où la durée de vie serait de 40 ans et où jamais un être humain n'aurait dépassé 60 ans. La société de ce monde trouverait logique que la vie soit divisée entre deux grandes phases. Une première pour devenir adulte avec les parents comme éducateurs et une deuxième pour travailler, penser et être productif jusqu'à la mort précédée d'un vieillissement rapide.
Il est presque certain que, si le monde était fait ainsi, des moralistes, des philosophes et des autorités religieuses nous expliqueraient combien il est nécessaire d'exister sans nos parents. Ils nous "démontreraient" que, sans la sagesse de la nature, la société serait sclérosée car nous ne pourrions devenir indépendants de nos parents que lorsque nous serions vieux nous-mêmes. Ils nous expliqueraient qu'une société avec plusieurs générations vivant en même temps serait insoutenable car enfermant les jeunes adultes dans un double carcan, celui des parents et celui des grands-parents.
Mais l'humanité n'est pas comme dans cette expérience de pensée. C'est vivre une vie d'adulte avec des grands-parents vivants au moins jusqu'à l'âge de 40 ou 50 ans qui est aujourd'hui la norme. Et des médecins et scientifiques de par le monde s'attachent à comprendre les maladies provoquant une mort trop rapide pour un jour les guérir. Tout comme d'autres médecins et scientifiques de par le monde s'interrogent sur les moyens de retarder ce qui, en cette année 2011, est le moyen le plus "normal" de mourir: les suites du vieillissement aux alentours de l'âge de 80 ans.
La bonne nouvelle du mois: un scientifique propose de "doubler la vie" en une décennie
A l'occasion de la publication le 26 mai de son ouvrage "Au-delà de nos limites biologiques", Miroslav Radman, scientifique français d'origine serbe, multiplie les interventions médiatiques dans le monde francophone. Il propose de "doubler la vie" c'est-à-dire de multiplier l'espérance de vie par deux en fort peu de temps. Il envisage même explicitement l'échelle de la décennie.
Évidemment, cette vision est d'un optimisme assez débridé. Un optimisme presque plus débridé que lorsque, 50 ans et un jour auparavant, le 25 mai 1961 Kennedy annonçait l'homme sur la lune avant la fin de la décennie.
- Pour en savoir plus de manière générale: http://sens.org/, http://imminst.org/, http://heales.org/ et http://immortalite.org/
- Pour voir le documentaire "Into The Universe With Stephen Hawking - The Story Of Everything": http://www.livedash.com/
- Pour acquérir l'ouvrage "Au-delà de nos limites biologiques: http://www.amazon.fr/Doubler-
- Pour en savoir plus à propos de la progéria: http://fr.wikipedia.org/wiki/
- Pour réagir ou recevoir la lettre d'information: info@heales.org
- Source de l'image (enfant atteint de progéria)
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