vendredi 2 avril 2010

La mort de la mort. Numéro 13. Mars 2010.

Quand je cesserai de m'indigner, j'aurai commencé ma vieillesse (André Gide)

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Thème du mois: à la recherche du temps perdu.

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Dans l'imagerie collective, ce sont les jeunes qui s'ennuient le plus et renoncent plus vite à la vie. Mais, en fait, ce qui provoque le plus le désespoir, et donc le suicide, c'est le vieillissement en tant qu'avancée dans la décrépitude dégradant petit à petit le corps et l'esprit et se terminant, comme chantait Jacques Brel,"par arrêt de l'arbitre".

Pourquoi alors beaucoup de citoyens pensent-ils que ce sont les jeunes qui renoncent le plus à la vie? Notamment parce que chez les jeunes, il existe très peu d'autres causes de décès: on meurt de mort accidentelle, d'une maladie exceptionnelle ou parce qu’on se donne la mort.

Mais dans un monde où la vie sera beaucoup plus longue, n'allons-nous pas nous ennuyer, qu'allons-nous faire de tout ce temps? Et bien, d'abord, nous aurons beaucoup plus de temps pour trouver une solution à cette question! Ensuite, pour ceux qui s'ennuient, c'est comme vivre, cela se passe un jour après l'autre. Si nous trouvons un rythme pour 40 ans, nous le trouverons pour quelques décennies de plus.

Et il y a aussi un côté bien plus joyeux. La majorité des femmes et des hommes sont heureux et ne s'ennuient pas. Et pour cette majorité, après 40 ans, l'avancement en âge, à ne pas confondre avec le vieillissement, correspond à une augmentation du bien-être. Ce n'est que lorsque la santé commence à vraiment décliner que le bonheur ressenti diminue. Autrement dit, dans ce domaine comme dans d'autres, une vie en bonne santé bien plus longue est souhaitable.

Reste une question philosophique: notre présence ici sur terre a-t-elle un sens? Mais cette question, nous nous la sommes posée bien avant que nous nous soyons demandés si la vie était assez longue.

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Les bonnes nouvelles du mois
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Parmi les méthodes qui pourraient permettre une vie en bonne santé plus longue, les mécanismes liés à la régénération sont prometteurs entre autres parce qu'ils fonctionnent déjà, sans moyen artificiel chez de nombreux vertébrés.

Les premiers tests humains de transplantation à partir de cellules de son propre corps progressent.

Un britannique de 10 ans est devenu le premier enfant à bénéficier d'une transplantation de trachée réalisée à partir de cellules propres. Pour construire l'organe, les médecins ont utilisé la trachée d'un donneur qu'ils ont "déshabillée" de toutes les cellules ne conservant que la structure de collagène. Ils ont ensuite injecté dans cette structure des cellules souches provenant de la moelle épinière de l’enfant. Selon les docteurs, l'enfant se porte bien.

La suppression d'un seul gène permet la régénération d'une souris

Il y a quelques années des chercheurs s'aperçurent que certaines souris de laboratoires dont l'oreille avait été percée à des fins d'identification, le tissu se régénérait entièrement. Ces scientifiques avaient découvert accidentellement que la souris d'une certaine souche appelée "souris MRL", pouvait régénérer de dommages qui en principe ne régénèrent pas chez les mammifères. Et cette régénération se produit sans cicatrices. Ce processus se produit d'une manière similaire à ce qui se passe chez les salamandres c'est-à-dire qu'une masse de cellules se "reconvertit" en un état de type embryonnaire afin de pouvoir reconstruire les tissus manquants. Les chercheurs ont maintenant pu découvrir que cette régénération devenait possible du fait de la mutation d'un seul gène.

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